La décapitation de vingt et un chrétiens égyptiens repose la question de savoir si les dicta-dures ne sont pas les meilleurs remparts contre les atrocités du terrorisme islamique.
En Egypte le régime du Président Sissi est une "dicta-dure" au sens strict du terme (prison ou mort pour les opposants).*
Ces régimes, jadis honnis par les démocraties, bénéficient désormais de leurs faveurs : En fournissant au régime Egyptien des armes particulièrement sophistiquées, ** l'Elysée explique dans un communiqué officiel que "Ces équipements permettront à l'Egypte d'accroître sa sécurité et de jouer tout son rôle au service de la stabilité régionale".
Cette déclaration devrait faire bondir les tenants du « Front Républicain » si cher à Manuel Valls, sauf que la moindre objectivité oblige à reconnaitre, que le régime dictatorial (issu d’un coup d’Etat) du Président Sissi offre (pour le moment) plus de confort pour les puissances occidentales que celui, démocratique, qui était sorti des urnes en portant au pouvoir Mohamed Morsi. ***
Nonobstant le Président Hollande par sa reconnaissance formelle de la prééminence (dans certains pays) de la dicta-dure sur la démocratie, induit le fait que la démocratie n’est pas une valeur universelle applicable partout.
Cela étant admis, la question est de savoir si, à la force des évènements, la France va, elle aussi, glisser peu à peu vers une dicta-dure ayant, in-fine, pour seule liberté le droit de faire des caricatures et de proférer des blasphèmes.
*Liberté de la presse selon l’indice RSF: ((0 liberté- 100 répression)-- Le tribunal de la prison de Torah, située dans le sud du Caire, a condamné 25 militants à quinze ans de prison. Parmi eux figure Alaa Abdel Fattah, militant emblématique de l'opposition laïque-- Condamnation à mort de 188 personnes pour le meurtre de policiers lors de violences en 2013 après la dispersion de sit-in des partisans du président renversé Mohamed Morsi.
**La France a vendu 24 avions Rafale, une frégate multi mission FREMM et des missiles courte et moyenne portée MBDA à l'Egypte.
***L’ex-président Morsi est actuellement au centre de quatre procès. Il est entre autres accusé d’organisation d’évasions, de conspiration avec les pouvoirs étrangers et d’incitation au meurtre de manifestants, un chef d’accusation qui pourrait lui valoir la peine de mort.