Afin de pallier la transparence du Premier Ministre et conforter une opinion publique de plus en plus dubitative, le Président Hollande est monté au créneau.
Nous en sommes encore au temps des mots, ceux du prétexte de la crise remplaçant celui de l’incurie des prédécesseurs, mais, peu à peu, viendront les chiffres et le bilan. Il faudra attendre fin
2013 pour avoir une idée objective du corrélat entre son action et ses promesses :
Déficit budgétaire contenu à 3% du PIB.
Maitrise de la dette.
Réduction du chômage.
Reprise de la productivité et des exportations.
L’analyse devra se faire dans un esprit d’impartialité bien loin des intentions venimeuses qui ont marqué la dernière campagne, notamment à l’égard de l’ancien Pouvoir. Il conviendra, cette fois,
de tenir compte de la situation générale et d’apprécier les performances de la France dans le cadre de l’économie Mondiale et du contexte Européen. Ceci étant, la France doit avoir l’ambition de
son potentiel, au moins égal à celui de l’Allemagne.
Entre temps, il sera possible dès janvier 2013 de se faire une idée de l’action des 7 premiers mois de 2012 et en Juin 2013 de voir la tendance plus ou moins prometteuse des résultats à venir.
Cependant, et plus subjectivement, il me semble que le Président et son Gouvernement devrait d’abord comprendre qu’ils ne sont plus au service du PS mais à celui de tous les Français et, qu’à ce
titre, la Parole de M. Harlem Désir n’a pas plus d’importance que celle de M. Borloo, Fillon ou tout autre Chef de Parti. Ensuite, en profiter pour essayer, d’ores et déjà, de tirer les leçons
des premiers mois de leur mandat afin de clarifier, ordonner et corréler intentions et actions.
A titre d’exemple l’Affaire Jean-Noël Guérini.
Après que François Hollande ait nettement signifié son intention de moraliser la vie Publique
Après que Lionel Jospin ait planché sur la question jusqu’à recommander la possible mise en cause du Président de la République au cours même de son mandat.
Après que Mme. Taubira ait déclaré haut et fort vouloir donner à la Justice toute son indépendance et la totale maitrise des actions qu’elle estime devoir mener.
Après que M. Valls et Mme Taubira aient affirmé leur volonté commune de remettre Marseille et la Région dans le strict Droit Commun de la République et de s’en donner les moyens :
«En annonçant un partenariat de 100 millions d'euros avec Marseille au lendemain du comité interministériel du 6 septembre sur la deuxième ville de France, M. Jean-Noël Guérini, persona non grata
depuis un an pour raison de mise en examen, avait été reçu à la Préfecture par le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault. Selon l’AFP, une nouvelle demande de levée de l'immunité parlementaire du
Sénateur PS Jean-Noël Guérini a été transmise à la Chancellerie alors que l'élu n'avait pas eu affaire à la justice depuis des mois et s'était remis en selle politiquement après le Comité
Interministériel sur Marseille.
Cette requête du juge Charles Duchaine à l'encontre du président du conseil général des Bouches-du-Rhône, mis en examen depuis septembre 2011 dans une affaire de marchés publics impliquant son
frère Alexandre, patron de décharges, a été relayée par le parquet général d'Aix-en-Provence le 9 novembre, a précisé une source judiciaire, confirmant une information de France 3.
Le Sénat avait déjà levé partiellement, le 15 mars, l'immunité du sénateur. A l'époque, M. Jean-Noël Guérini, poursuivi pour trafic d'influence, prise illégale d'intérêt et association de
malfaiteurs, avait refusé un temps de répondre aux questions du juge Duchaine. Celui-ci avait obtenu de pouvoir l'y contraindre, le cas échéant, par un mandat d'amener.
M. Jean-Noël Guérini avait finalement été entendu en mars, avant la décision du Sénat. Cette fois, le Magistrat souhaiterait pouvoir le placer en garde à vue, dans un dossier connexe à celui dans
lequel il est déjà mis en examen et qui touche, lui aussi, à des marchés publics». En résumé : En paroles on prêche pour la morale et la conduite exemplaire des élus et dans les actes on
entreprend l’opération main-propre d’une Région avec celui-là même qui, à tort ou à raison, est mis en examen pour trafic d’influence et association de malfaiteurs.
Dans cette affaire, on voit que les Juges ont de grandes difficultés à faire leur travail lorsqu’elle concerne un élu couvert par l’immunité parlementaire qui pourrait être levée, qui l’a été(
partiellement) mais qui ne l’est plus et qui le sera, peut-être, alors que, comme il est dit, l’élu, mis en examen, avait été remis en selle politiquement par le Premier Ministre lui-même. On
voit aussi la différence de traitement entre le justiciable ordinaire et les notables.
En ce qui me concerne, je suis stupéfait que les Elites de l’Etat aient tant de difficultés à comprendre que quand leurs intentions hautement proclamées, sont aussi nettement contredites par les
faits, le Peuple a du mal à les prendre au sérieux.
Peut-être serait-il opportun d’organiser des stages pour les Conseillers en Communication, afin de les sensibiliser à l’idée que les Citoyens ne sont pas que des outils à voter et possiblement
moins bêtes qu’ils n’en ont l’air.