Alors qu’EADS-AIRBUS est un brillant exemple de ce que l’Europe est capable d’offrir au monde en matière de haute technicité, de qualité d’emploi et de bonne gestion, PSA est le type même du has been Français--Sa stratégie, ses usines, ses pertes financières sont à l’image de ses propres bonnes vieilles mécaniques, aujourd’hui dépassées en Europe mais (ainsi que Dongfeng l’a compris) encore modernes et valables sur le marché Chinois.
Je suppose, j’espère, que le Président Hollande est au fait de cela. Dès lors que faut-il penser de son accord pour échanger de l’excellent actif EADS contre du mauvais PSA ? Pour comprendre, il faut d’abord accepter le fait que, comme tous les autres Présidents Français, François Hollande a trois Maitres : l’Euro, Bruxelles et les Marchés.
Curieusement, cet homme dit de gauche, est plus enclin que les autres à se plier aux contraintes d’un euro trop fort, d’un déficit public trop faible et d’une dette maitrisée…même au prix d’une croissance anémique et d’un chômage élevé. Comme il l’a fait tout au long de sa carrière, il essaie de concilier une politique économique de droite tout en donnant à sa gauche des gages sur des avancées sociétales et autres évolutions des mœurs.
Son «Pacte de Responsabilité », improprement qualifié de virage à droite, vise deux objectifs : rassurer Bruxelles et les Marchés et maintenir le chômage sous la barre des 11%. Cela dit, on comprend mieux pourquoi le Chef de l’Etat est si préoccupé de maintenir PSA en survie même au prix d’une mauvaise affaire.
Selon Maxime Lemerle, responsable des études sectorielles et des défaillances d’entreprises chez Euler Hermès, il y eut, en 2013, 62.175 défaillances d’entreprises, toutes catégories confondues. Il en prévoit 61.800 en 2014. Pour limiter la casse le Chef de l’Etat est déterminé à mettre dès 2014 15 à 16 milliards au pot des entreprises, ne serait-ce que pour freiner les dépôts de bilans.
Le donnant, donnant n’est ici qu’un prétexte pour faire avaler la pilule à la gauche et aux syndicats.