Pensées parallèles qui, par définition, ne se rencontrent jamais.
Tout en haut de l’échelle il y a la pensée complexe, très en vogue en Macronie. Puis en parallèle, suit, mais sans la rejoindre, la pensée simple, celle de tout un chacun. Enfin, mais très à part, vient la pensée intuitive « quelque chose de simple, d’infiniment simple, d’extraordinairement simple que le philosophe n’a jamais réussi à dire » ( Henri Bergson y a consacré sa vie) L’intuition, dit Jankélévitch, est l’art acrobatique de penser les choses au plus près.
La pensée complexe est de nature pédagogique ; elle a pour objet de convaincre bien plus que d’accomplir. Par exemple, conduire les travailleurs à croire qu’ils vont gagner plus, alors que la pensée simple s’en tient au constat que les fins de mois sont de plus en plus difficiles. Quand la pensée complexe affirme que les taxes sur le carburant vont remplir nos poumons d’air frais, la pensée simple voit bien que sans accord global européen, les français vont payer des taxes sans que cela les empêche de recevoir les miasmes des centrales à lignites de nos voisins.
Il y a donc dichotomie entre la pensée des élites et celles du commun des mortels. En principe, dans les démocraties, le vote citoyen est là pour dire, non pas la raison, non pas la vérité, seulement pour spécifier le camp que le peuple a choisi.
Mais des milliers d’intelligences artificielles n’arriveront jamais à égaler l’intuition, celle qui a poussé Clémenceau à choisir pour Général en Chef, Foch ( le fou) * à la place de Pétain. Et c’est le fou qui a gagné.
* « Ma droite est enfoncée, ma gauche cède, tout va bien ; j’attaque ! » (Foch)
Ce qui me soucie, me chiffonne, m’interpelle, c’est de savoir comment Il a réussi, en deux temps trois mouvements, à faire le casse politique du siècle et à devenir le Prince des français.
Peut-être est-ce d’abord, grâce à sa pensée complexe qui analyse à toute allure un grand nombre de paramètres pour en tirer, plus vite que son ombre, une conclusion. Peut-être aussi son manque de sensibilité qui l’assimile à un robot. Emmanuel Macron symbolise ainsi le monde nouveau, celui de l’intelligence artificielle et de la robotique.
Lorsqu’on est, comme lui, à la tête de Marcheurs il est primordial de ne pas ralentir la colonne en se souciant des éclopés qui ont du mal à suivre. Aussi a-t-il donné à son Premier ministre l’ordre formel d’écouter leurs cris sans, pour autant, leur porter secours.
Au moment où la démocratie française relève de la mascarade ( Palinodies burlesques à l’Assemblée, défonçage de portes au siège de partis sur fond d’agressions sexuelles ou de papouilles d’arpions plus ou moins consenties) sans compter un Premier ministre qui tout à coup et de son propre chef décide de boycotter le Sénat. Au moment où cette démocratie fait naufrage, le maintien du droit du Peuple de choisir ses maitres fait office d’anomalie.
Je ne vois pas comment les Marcheurs, pourraient, à deux pas du but, prendre le risque de voir leur entreprise bloquée par le hasard d’un vote populaire en partie composé de gens qui ne sont rien.
La seule issue consiste à modifier la Constitution pour permettre au Prince d’effectuer, d’emblée, un second mandat. Est-ce possible ? Au Roi de la cambriole politique assisté par la grande finance et la Commission européenne, soutenu par un grand nombre de transfuges ( Alain Juppé, François Bayrou…) rien n’est impossible !
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