On a compris que le Chef de l’Etat avait, par une sorte d’exception culturelle, le don et le besoin de jouer sur les mots. Pour moi, c’est une forme esthétique de non-respect d’autrui qui présuppose que l’autre sera assez sot pour croire en la deuxième ou troisième version, tout en admettant qu’il s’était fourvoyé dans la compréhension de la première… Tactique sophistiquée, évolution de celles que l’on retrouve chez Maupassant du temps des Notaires de Province et des marchés à bestiaux Normands.
Mais le fait que ça marche nous oblige à admettre une certaine dose de niaiserie. Ce n’est pas le cas du Président car, si la bêtise humaine est une valeur sûre, son maniement délicat est réservé aux gens habiles et intelligents. Faire son propre bonheur en faisant croire que l’on fera celui des autres n’est pas réservé à tout le monde.
Bref nous avons admis, qu’en dehors, de la Culture et des Œuvres d’Art, des Universités et de l’Intelligence, d’Airbus et du CAC 40, la France était bien heureusement orienté vers la consommation et le service mais incapable d’affronter la concurrence mondiale en matière de productions triviales en biens de consommation-- Alors, par courtoisie, on fait semblant de croire le contraire. La création du Ministère du Redressement Productif (?), la mise en place de systèmes alambiqués censés booster les entreprises, autant de leurres destinés à apaiser les esprits.
Tout irait donc pour le mieux, avec des marchés financiers tellement pourvus de liquidités qu’ils ne savent plus où les mettre. (Actuellement la France peut emprunter sans réserve à des taux historiquement bas).
Reste pourtant le problème du chômage… Le résoudre tout naturellement en donnant du travail aux gens étant, pour les raisons ci-dessus, devenu impossible, l’Etat dispose de plusieurs moyens artificiels et sa « boite à outils » n’a pas dévoilé toutes ses malices.
Il est probable, qu’après les vacances, le gouvernement va nous sortir un truc pour faire en sorte que les gens demeurent à ne rien faire pourvu que ce soit dans un lieu de travail. Le seul fait d’être censé travailler justifiant alors d’être reconnu comme productif.
Tout cela coûte de l’argent : Ne va-t-on pas récupérer 30 à 40 milliards de fraude à l’impôt ? N’a-t-on pas aussi les moyens de trouver d’autres recettes fiscales ? Sans compter que la dette n’a pas encore dit son dernier euro…