En disant que l’avis du Conseil d’֤État n’est qu’un avis et n’emporte pas la responsabilité de l’État, Jean Baptiste Djebbarri fait trembler la République jusque dans ses fondations. Crée en 1799 par Bonaparte cette Institution plonge, sous diverses formes, ses racines jusqu’à Saint Louis. Composée de juristes les plus éminents voici que ses avis sont contestés par un homme dont la formation aéronautique, pour aussi brillante qu’elle soit, laisse planer des doutes sur sa capacité à rejeter d’un revers de main les avis de la plus haute juridiction de France.
A moins qu’il ne le fasse au nom du Césarisme qui prévaut aujourd’hui. Un Césarisme qui ne peut admettre la moindre contradiction fusse au prix de l’inconstitutionnalité. Un Césarisme qui va imposer à une majorité qui est contre, une réforme mal conçue, mal ficelée, mal financée dont le Conseil d’État dit, en termes polis, qu’il faut la mettre à la poubelle.
Ce mépris envers les plus hautes Institutions ancestrales à au moins le mérite de montrer au grand jour la spécificité substantiellement dirigiste d’Emmanuel Macron.
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