En référence à l’émission « C dans l’air » « le monde immoral de la finance » du 19/02/2010
L’affaire Grecque-Goldman-Sachs (dite « The Firm » dans les milieux financiers, tant elle a d’influence sur l’économie mondiale) pose le problème de l’immoralité des connivences entre le monde financier et politique. Elle pose aussi la question de savoir qui va payer. M. Elie Cohen, éminent économiste, est formel : si l’on veut éviter la répétition d’un phénomène domino genre Lehman-Brothers il faut, et vite, que la zone Euro (ç-à-d principalement Allemands et Français) mettent la main à la poche pour soutenir les finances grecques.
Soit, mais il me semble que la moindre des choses serait de savoir quel est, dans cette affaire, le rôle exact de « The Firm », et de voir s’il n’ya pas matière à recours.
Les milieux dits bien informés, ne cessent de répéter que ces combines, bien que magouilles, ne sont pas illégales.
Je prétends, moi, le contraire, car de quoi s’agit-il ?
1) Dans un premier temps, l’Etat Grec demande à « The Firm » de les conseiller sur un tripatouillage de leurs dettes afin de blanchir leurs comptes pour entrer dans la zone Euro. « The Firm », n’ayant joué, contre large rétribution, qu’un rôle de conseil véreux, il n’y aurait rien à redire….Je veux bien !
2) Dans un deuxième temps, « The Firm » profite des informations confidentielles, acquises en tant que conseil, pour faire des opérations spéculatives juteuses sur des valeurs concernant la Grèce avec des conséquences sur la parité de l’Euro. J’appelle cela un délit d’initié, passible des tribunaux. En fait, le système Goldman-Sachs est assez simple : il consiste, en tant que « Banque de Conseils » à se faire largement payer pour aller au plus profond de connaissances dont la « Banque Gestion d’Actifs » se sert ensuite au profit de spéculations en bourse.
Alors comment se fait-il que, ni M. Sarkozy, ni M. Fillon, ni Mme Lagarde, si prompts à épingler le petit fraudeur, soient, tout à coup, si timides pour demander à l’Europe d’intenter conjointement un procès en délit d’initié à Golden-Sachs avec réclamation de dommages et intérêts pour préjudices causés ? Pourquoi l’opposition si encline, parfois, à chercher la petite bête sur des futilités, reste t’elle si silencieuse ? Oui pourquoi ?
Cette action en justice, même perdue, aurait l’avantage d’éclairer le peuple sur l’ influence des milieux financiers dans les sphères politiques et de faire comprendre aux prédateurs que les risques ne sont pas uniquement réservés aux moutons. Serait-ce précisément la raison pour laquelle un tel procès ne peut avoir lieu ?
« In caput venenum » Donnée en exemple aux enfants, une telle société leur fait parfaitement comprendre que la qualité de bon citoyen équivaut, en fait, à être un beau couillon. Voilà pourquoi il est urgent de transformer nos écoles en blockhaus.