Vae Victis

Dans son article Premier, la Constitution assure que la France est une République indivisible laïque et sociale   Puisque c’est écrit, il faut croire que c’est vrai. Mais vérité n’est pas (forcément) réalité. La vérité, est toujours du discours ou de la représentation tandis que la réalité est, par définition, indépendante de l’homme. 

Jacques Chirac avait pressenti, craint (et utilisé) l’idée de fracture sociale laquelle contrevenait déjà, aux admirables affirmations de l’article Premier.  Passons… car aujourd’hui il ne s’agit plus de cela mais bel et bien d’un fossé qui se creuse entre deux castes de la société, celle des forts et celle des faibles, qualifiés de «gens qui ne sont rien »* puis accusés de « coûter un pognon de dingue »   Certes il n’est pas faux de dire qu’il y a des gens qui apportent moins qu’ils ne coûtent : les vieux, les veuves, les chômeurs, les malades, bref tous ceux qui d’une manière ou d’une autre sont considérés, non sans raison, par le pouvoir  comme des poids superflus. La logique implacable du gouvernement actuel conduit à leur taper dessus puisque, de surcroit, leur qualité de faibles les empêche de riposter. Mais même si cette politique à la Grecque plait à Bruxelles il n’est pas dit qu’elle convienne à la France.

1. Le gros défaut de l’économie française porte sur sa faiblesse à exporter des produits dont la qualité justifie des coûts de production assez élevés. Sa dynamique repose donc essentiellement sur la consommation des ménages. Les choses étant ce quelles sont, toute diminution du pouvoir de consommation entraine ipso facto une baisse de la croissance.
2.      Si les injustices et les inégalités sont dans la nature des choses, elles contreviennent aux principes fondamentaux de la République française. La lutte des clans qui se profile n’augure rien de bon. Mieux vaudrait s’en reporter à la sagesse de celle qui disait : « Un Peuple qu’on n’encourage pas à retrouver son unité se condamne à un destin dramatique » ( Simone Weil)