Sur son dernier bloc-notes Bernard Henri Lévy, parlant du Président Obama, dit ceci « Un négociateur qui, en Iran, reprend le recul, ou la hauteur, requis par tout bras de fer, qui n’exclut aucune hypothèse mais élargit juste le clavier des solutions et, donc des sorties de crises possibles, n’est ce pas de bonne guerre ? » Et plus loin « C’est la semaine où l’on nous dit que le retrait de son rival Abdullah Abdullah va vider de signification l’élection d’Hamid Karzaï, affaiblir son autorité déjà minée par les fraudes et renforcer, en retour, les Talibans. Là, encore, je ne suis pas sûr que ce pessimisme soit fondé (…….) Parce que, malgré les fraudes, Karzaï est l’élu d’un peuple qui- ce n’est pas rien- a dû braver le pire, c'est-à-dire les tirs de mortier sur les bureaux de vote pour exercer son droit de citoyen. »
L’intelligence et la générosité sont souvent propitiatoires à des écarts paralogiques nés de l’ardeur à défendre une cause, mais tout de même : prétendre légitimer une élection frauduleuse au prétexte qu’elle a eu lieu dans des conditions dangereuses voila une bien curieuse conception de la Démocratie.
En fait le vrai problème n’est pas là :
En matière de Politique Etrangère, le succès ou l’échec du Président Obama dépend plus de ses interlocuteurs que de lui-même. Sa Politique de la main tendue ne vaut que pour autant qu’on la lui saisisse. Si c’est le cas il aura réussi un beau pari.
Reste à savoir si Ahmadinedja continuera à soutenir, en douce, militairement le Hezbollah et le Hamas, si Karzaï et l’armée Afghane ne joueront pas le double jeu avec les Talibans et les Chefs de Guerre, si Medvedev et Poutine abandonneront leurs visées impérialistes vis-à-vis de la Géorgie et de l’Ukraine. Avec courage et générosité, le Président Américain à mis son sort entre leurs mains. C’est à eux qu’il revient de ne pas faire passer Barak Obama pour un naïf velléitaire.
Pour le moment rien n’est joué : chacun peut interpréter, selon son camp, les signes positifs et négatifs : Wait and See……
ref : Le Point du 5/11/2009 n° 1938