Après que les Français aient voté pour des promesses propres à accroitre les déjà bien réelles difficultés du Pays ; après que le Président ait cru bon, dès le début de son quinquennat, de tenir une partie de ses promesses tout en reniant la seule qui lui aurait (peut-être) permis une certaine cohérence(1), voilà que la France entre en récession.
A cela François Hollande répond : « Un jour des choix et aménagements auront à être faits » (2)
Il y a, en ce qui me concerne, un mystère Hollande dont je me demande si la clef ne se trouve pas, quelque part, dans le labyrinthe psychologique du Personnage.
D’abord la procrastination : « Un jour… » L’opposition entre la réalité du présent et le report dans le futur des mesures à prendre. Comme si le temps, en tant que facteur agissant, remodelait chaque jour les données du problème et redéfinissait, par cela même, la teneur des solutions idoines… Ceci n’est pas faux mais remet sine die les décisions à prendre : Ô, cercle vicieux de l’intelligence…
Mais ce qui me frappe le plus c’est l’opposition ambiguë entre « être et « avoir » : « Auront à être faits » laquelle, selon moi, explique le flou des positions Présidentielles qui déconcerte tant l’opinion publique.
Dans son livre « Avoir ou Être » (3)Eric Fromm développe de façon magistrale les définitions, les significations et les contradictions entre ces deux verbes dont l’emploi relève souvent de l’inconscient du vocabulaire de la conscience.
Je ne retiendrai ici que le chapitre qui distingue l’être en tant que présent et l’avoir en tant qu’avenir : « Le mode de l'être n'existe que dans ‘’ici et maintenant’’ Le mode de l'avoir n'existe que dans le temps : le passé, le présent et l'avenir »
En bref : « Un jour des choix et aménagements auront à être faits » est une phrase qui caractérise la personnalité de François Hollande et explique sa grande difficulté à prendre des décisions immédiates par la raison même qu’elles ne seront pas forcement raccord à cause de l’évolution modelée par le temps. La France n’est pas sortie de l’auberge……
La renégociation du pacte de stabilité : Réduire le déficit budgétaire non pas sur un an ni deux mais 10ans.
Interview Paris Match
Chez Robert Laffont
2)Paris match