Dans un temps où il est question de donner à la magistrature, non issue du suffrage universel, un pouvoir accru dans une totale indépendance du politique, va-t-on réduire le citoyen au rôle de simple machine à voter ?
L’occasion Cahuzac permet de poser la question : A savoir si à côté de l’aspect judiciaire d’une affaire d’état (pris en compte par les magistrats) les citoyens ont droit à en connaitre l’aspect politique dont il est bon de rappeler un certain nombre de faits :
1) C’est dès l’année 2000, et non pas avant-hier, que Jérome Cahuzac a révélé, à son insu, l’existence de son compte en Suisse, par un entretien téléphonique à un tiers. L’autre jour il n’a fait que confirmer ce fait à la Justice.
2) Sans la liberté de la Presse et plus précisément le remarquable travail de Médiapart, la France aurait encore aujourd’hui un Ministre du Budget, fieffé fraudeur et menteur patenté.
3) Dès Décembre 2012, le Président, le Premier Ministre et le Ministre des Finances ont eu connaissance de l’existence d’un enregistrement fondant de forts soupçons sur le Ministre du Budget en exercice…. Ils ne l’ont pas cru : Est-ce possible ?
4) Le parjure de M. Cahuzac devant l’Assemblée Nationale pose la question de la crédibilité des Ministres et salit l’honneur de l’Assemblée toute entière.
Devant ces faits il y a plusieurs solutions pour laver l’affront et redonner un peu de confiance.
a) Celle que le Gouvernement a choisie : coller tout le monde, du Président à Harlem Désir, à une sorte de service après-vente banal. Cela ne suffira pas ! La tache est trop tenace et les soupçons persistants.
b) Engager une commission d’enquête indépendante pour rendre compte aux citoyens de la vérité : Que savaient-ils ? Qui savait ? Depuis quand ?
Au pire, même en entrainant la démission d’un ou plusieurs Ministres cela sauvegarderait la stature du Président et du Parlement actuellement compromise en un moment bien mal venu.