Cette guerre, dont le pouvoir ne cesse de nous rebattre les oreilles, nous ne la voyons que sporadiquement au travers d’attentats qui, une fois passés, ne perturbent guère la vie de tous les jours.
Pourtant, ce coup-ci, celui de Nice fait prendre conscience à beaucoup de gens que nous sommes dans une sorte de drôle de guerre. Guerre d’autant plus inquiétante qu’il est très difficile d’identifier l’ennemi. Après Nice vient le doute : nos chers civils en complets vestons, pochettes et nœuds papillons, plus familiers des joutes oratoires que des combats corps à corps, sont-ils à la hauteur de la situation ?
Clémenceau disait que la guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires. Après Nice et ses impérities, bien des gens se demandent si l’affaire n’est pas trop sérieuse pour être confiée à des civils. Plutôt que quelques policiers, deux ou trois chars en travers de la promenade auraient à coup sûr empêché le massacre. Aux grands maux, les grands remèdes.
Jusqu’ici, à chaque controverse, Manuel Valls vient, avec son extincteur, réduire l’incendie tout en laissant derrière lui des tas de cendres fumantes qui ne demandent qu’à se raviver. Le prochain attentat, qu’il ne cesse de prédire, risque fort, après le doute, d’enflammer la colère des français.